Dépêche AFP. La justice administrative vient d’interdire à la commune de Cerbère, petite station balnéaire de la Côte Vermeille dans les Pyrénées-Orientales, de construire un lotissement dans une zone classée Natura 2000 en surplomb de la Méditerranée.
Dans son arrêt du 7 mai, la cour administrative d’appel de Marseille a confirmé l’annulation d’une délibération de la commune qui prévoyait la construction de 70 logements sur des hauteurs proches de l’Espagne.
La Fédération pour les espaces naturels et l’environnement (Frene) des Pyrénées-Orientales, qui avait attaqué la décision de la municipalité PS au côté d’un riverain, s’est félicité d’un jugement qui va, selon elle, à l’encontre « de l’urbanisation du littoral ».
L’endroit, située dans une région très prisée par les touristes, est actuellement dépourvu d’habitations et n’est desservi par aucune route d’accès connue, a souligné mardi Marc Maillet, de la Frene 66. En construisant sur les crètes, on « risque de défigurer l’ensemble d’un site » spectaculaire en particulier si on le regarde de la mer, dit-il. « Pour une fois, les décisions de justice sont intervenues avant les travaux », note-t-il.
Dans son arrêt consulté par l’AFP, la cour d’appel confirme le caractère « remarquable » de ce site situé dans la zone classée Natura 2000 du massif des Albères. Le site accueille une « série remarquable » d’étages de végétation ainsi qu’une grande diversité d’oiseaux, parmi lesquels des aigles de Bonelli, des alouettes lulus ou des grands ducs d’Europe, dit la fiche descriptive du réseau Natura 2000.
Le réseau Natura 2000 est un ensemble de sites naturels européens, terrestres et marins, identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces sauvages, animales ou végétales qu’ils abritent, et de leurs habitats.
Le site est aussi classé espace naturel protégé par le schéma directeur de la Côte Vermeille, relève l’arrêt.
L’annulation de la délibération prise en 2007 par la municipalité PS de Cerbère, village de 1.500 habitants, avait été prononcée en première instance en 2009 par le tribunal administratif de Montpellier.
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